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Histoire des Guérin - 02 - Les origines: le patronyme Guérin

(rédaction 10.7.1993)





2. LE PATRONYME GUÉRIN





Les Radicaux Germaniques


Le patronyme GUÉRIN provient du nom d'homme VARINO des anciennes langues germaniques, norrois, francique, alaman, goth, vandale, etc parlées à la fin de l'antiquité et au tout début du Moyen-Age. Le nom de Varino dérive lui-même du radical germanique WARAN qui signifie : Garder, conserver avec soin, protéger. Mais en passant dans les langues latines, ce W s'est transformé en G, comme Waast, Wilhelm, et Walther ont donné Gaston, Guillaume et Gauthier. On le retrouve en français sous la forme de Garder, Garenne, garantie, garage, etc. Le mot français peut avoir aussi conservé le W initial comme dans Varenne ou varage.

Le radical WARAN existe dans la plupart des langues germaniques. Il a donné wahren (ou bewahren) en allemand moderne qui a conservé le sens initial. Il existe aussi le mot Wehr (défense) qui sert à désigner un barrage, et que l'on retrouve en Bundeswehr (défense fédérale) ou Wehrmacht (puissance de défense). Le mot suédois Förvaring signifie toujours la garde.

Ce radical WARAN est issu à son tour de l'autre radical WARA qui désigne la personne ou la chose gardée ou protégée. Wara a donné les équivalents du hollandais WAAR, du suédois VARA, de l'allemand WARE et de l'anglais WARE, qui tous signifient marchandise. Dans ce cas, il a perdu son contenu social pour se limiter à un sens plus commercial. C'est tellement vrai que nous avons Waarborg en hollandais et Warrant en anglais qui ont un sens encore plus spécialisé.
Une variante de WARAN est WARJAN qui a donné WARRIOR (guerrier) en anglais. Ce radial se retrouve dans divers noms propres comme WARREN, WARRING et WARWICK, ce dernier accolé à l'autre radical WIGAN qui signifie la même chose.
Ce radical WARAN servit à désigner les conquérants suédois, les Varègues (Variag en russe) qui envahirent les principautés russes au neuvième siècle et sont à l'origine de l'unité russe. Transformant son W initial en G, il a servi à nommer l'île de Guernesey, SEY étant un autre radical signifiant ILE.

Le mot français GARANTIE a parcouru le même chemin et pour les mêmes raisons. Dans un autre ordre d'idées l'ancien nom mérovingien WARA-MUND est d'autant plus celui qui protège et qui garde que les deux radicaux ont à peu près le même sens. C'est le nom de Pharamond, roi légendaire des Francs Saliens, soi-disant descendant de Priam, roi de Troie.


Varino dans l'Empire Romain


Le nom d'homme Varino a été importé partout où se sont établis les peuples germaniques. L'Italie conquise en 476 par les Hérules d'Odoacre puis par les Ostrogoths de Théodoric en a conservé les patronymes de GUERINI, GUARINI ou GUARINO. D'autres noms sont GARIBALD et AMALRICH qui ont donné Garibaldi et Amerigo, ce dernier, curieuse destinée, ayant servi à baptiser l'Amérique.

En Gaule, VARINO s'est également latinisé en VARINUS et ses dérivés VARIN, VRAIN, VARINOT, VARON, etc. La mutation consonantique du V germanique en G latin nous a fourni GUÉRIN en langue d'oïl et GARIN en langue d'oc avec leurs diminutifs: GUERINET, GUERINOT, GUERINEAU, GARINOT, etc.
Ce nom d'homme existe aussi en Angleterre, où il fut importé par les Angles et les Saxons. Il y a conservé le W initial et a donné WARREN, WARRING et WARWICK. Transmis également et plus tardivement par les Normands, il avait déjà eu le temps de changer son W en G et de baptiser la famille GORING dont on parlera au dix-septième siècle.
Le même phénomène s'est produit en Allemagne où l'on trouve aussi bien le W que le G. C'est ainsi que l'on trouve les familles GERING, GERUNG et GöRING dont nous aurons l'occasion de parler plus loin.

Les Noms de Lieux d’origine Latine

Les Romains ont été d'impénitents créateurs d'habitats. Pour les désigner, la langue latine partait du nom du propriétaire et lui adjoignait le suffixe d'appartenance -IACUM, -ACUM ou -ANUM. Mais quand le latin laissa la place à la nouvelle langue romane, ces mêmes toponymes devinrent des noms de lieux qui se terminèrent par -AC en pays d'oc, en -Y dans le centre nord, en -AT en Auvergne, en -é en pays de Loire, comme l'indiquent les quelques exemples qui suivent :

ALBINUS: Aubinhac (12) Aubignat (63) Aubigny (14-62)
AURELIANUS: Aurillac(15) Orléat (63) Aurigny (GB)
CANDILIUS: Cadillac(33) Condat (15) Chantilly(60)
POTINUS: Pontiac(..) Potigny(14)

On pourrait citer beaucoup d'autres exemples, mais comme il s'agit de noms latins, une telle énumération n'aurait qu'un intérêt relatif. Disons seulement que ce même suffixe d'appartenance est devenu -GHEM en hollandais et -ICH en allemand. Clovis a vaincu les Alamans en 496 à Tolbiac pour les Français et Zülpich pour les Allemands.

Les Noms de Lieux d'Origine germanique

Les conquérants germaniques se sont adjugés entre le tiers et la moitié des terres appartenant aux propriétaires fonciers gallo-romains, et comme les Romains l'avaient fait avant eux, nommèrent leurs nouveaux établissements du nom du nouveau possédant suivi d'un suffixe d'appartenance, d'abord tiré du latin, mais beaucoup plus en -INGAS en francique ou en -INGOS en burgonde. Ces deux suffixes sont devenus -INGUE ou -IGNIES en Flandres, -IES en Wallonie, -ANGE en Lorraine et -ANS ou -ENS dans le Jura, comme l'indiquent les quelques exemples qui suivent :

WULFRAD: Wulferdingue (59) ALFRED : Affringues (62)
LANDERICH: Landrecies (59) KARL : Charly (02-69)
PUTILO: Puttelange (57) INGOLD : Hagondange (57)
BALTHER: Bathans (70) BAVO : Bavans (25)

Les Toponymes issus de Warino

Il en fut de même pour chacun des Warino qui s'empara d'une terre et lui donna son nom. Mais dans ce cas, on peut distinguer trois formations différentes.

Dans le premier cas, nous sommes dans la région où la langue germanique a pris la place du latin. Warino y a conservé le W initial et se trouve complété par le suffixe d'appartenance -INGAS ou -INGOS. Mais bien plus souvent, il est accompagné d'un autre radical qui le complète. Les exemples qui suivent fort appel à -HEM (ferme), -TON , -COURT , -LOOS , -ZEE (étang), -DAM (digue), -BEEKE (rivière), -VELD (champ), -BERG (colline).

En France, nous trouvons de cette façon Warhem, Warneton, Warignies, Wargnies le Grand et Wargnies le Petit dans le Nord, Warlincourt, Warlencourt dans le Pas-de-Calais, Warnecourt, Waarwilliers, Warignies et Wargnies dans la Somme, Varsberg en Moselle ainsi que Warnecout dans les Ardennes.
Les toponymes belges sont Waarloos (Anvers), Waremme et Waarzee (Liège), Warneton, Warcoing et Warquignies (Hainaut) et Warisoulx (Namur), Wardin (Charleroi), Wareghem et Waarnaarde (Flandre Occidentale), Waarschoot (Flandre Orientale) et Waarbeeke en Brabant. Le seul toponyme hollandais est Waarneveld en Gueldre.

* * * * *

Dans le second cas, l'habitat, constitué en pays de langue latine, a peut être conservé le W initial, mais il s'est adjoint un suffixe latin d'appartenance en -IACUM. C'est le cas des divers VARIGNY qui sont tous des lieux-dits. Ils se trouvent à Estivareilles (03), Maillet (03), Courville-sur-Eure (28). Il existe également VRIGNY (61). Les autres formes sont VARIGNON à Aulps (83) et WARENS (Suisse).

* * * * *

Enfin, dans le troisième cas, le W initial a été peu a peu remplacé par le G en pays de langue romane. Une charte de 845 cite par exemple Wariniacum dans la Nièvre, l'actuelle GUERIGNY, la localité la plus importante portant notre nom bien qu'elle ait tout juste trois mille habitants Une autre charte du huitième siècle cite également Warnacum dans l'Eure, devenue GUERNY. Il existe enfin GARIGNY (18) et GAREIN (40).

La Toponymie moderne des Guérin

Le haut Moyen-Age se termine à peu près avec l'an mil. La langue française est maintenant formée et, depuis longtemps, on ne parle plus le latin. Le français est une langue majeure. Elle possède ses propres suffixes, le plus utilisé étant -IERE. De cette époque datent les innombrables GUERINIERE, qui à l'exception de la commune de ce nom dans l’île de Noirmoutier, sont tous des lieux-dits. Le Calvados à lui seul en dénombre une quinzaine. En faire le relevé n'aurait aucun sens, car il y en a partout.

Un autre suffixe d'appartenance -AIE a pris naissance à la même époque. Il désigne des peuplements créés par plusieurs personnages du nom de Varino en Armorique car on trouve la Guérinaie à Trévon (22), à Chateaubourg (35), à Saint-Thurial (35) et au Fay (44). En dehors de l'Armorique et pour les mêmes raisons existent le hameau de la Guérinée à La Carneille (61), et ceux de Guérinet dans les communes d'Orchaise (41), St-Priest-Bramefand (63) et Cogners (72). Il existe aussi d'autres formes comme Les Guérinis à Neuilly d'Eure (61), un grand et un petit Guérinand à Courgeac (17), à Thors (17), à St-Ciers du Taillon (17) et à Massai (18) ainsi qu'un Guéritande à Veigné (37).

Certains noms un peu plus récents ne contiennent plus de suffixe. Ils se limitent parfois à GUÉRIN comme à Porchères (33), à Bouglin (47), et à Nuelles (69) ou encore LES GUERINS comme à Banon (04), à Beaubourg en Retz (44), à Surrières (71), Centes (69), Faugnerolles (47), Cosne (58), Villegaudin (71), Six-Fours (83), Champsenet (61) et Moulins sur Quaize (89) ou encore LES GUERROTS sur la commune d'Auffray (76). Il existe aussi GUÉRIN (14) et Garin (31) ainsi que la forme chez Guérin dans la commune de La Frédière(17) . Ayant conservé l'ancienne consonne germanique, LES VARINES est sur la commune d'Uzay le Venon (18).

Le patronyme Guérin entre également dans des composés. Ce type de formation indique un toponyme plus récent encore, et en tout cas jamais antérieur au douzième siècle. Il existe ainsi Fontaine-Guérin à Beaufort en Vallée (49), la Ville-Guérin à Saint-Cast (22) et l'Etre-Guérin sur la commune de la Chapelle sous Andaine (61). La commune de Gouvets (14) compte un hameau du nom de Chêne-Guérin et on trouve Gournay le Guérin (27). Il existe enfin deux lieux-dits du nom de la Garde-Guérin. Le premier est un cap près de Saint-Lunaire en Bretagne. Le second est une petite cité médiévale dans la Lozère dont la curieuse histoire est relatée au prochain chapitre.

La toponymie allemande des Guérin

La difficulté en Allemagne est de faire la différence entre les mots issus de Varino et ceux dérivés de Varenne, les deux vocables ayant la même origine. Voici les toponymes allemands accompagnés de leur code postal:

48231 Warendorf (village de Varino)
24250 Warnau
83627 Warngau (domaine de Varino)
25560 Waringholz (le bois de Varino)
19417 Warin
17192 Waren
39524 Warnau
16831 Warrenthin

Dans l’ancienne Allemagne orientale, Warnow est à la fois un village (18249 et 23936) et une rivière. Ce nom de consonance slave est une survivance du nom des Varins, une peuplade germanique qui vivait en cette région au début de l'ère chrétienne. Ils habitaient sur le bord de la Baltique entre l'Elbe et l'Oder. Dans la même région, Warnemünde (embouchure de la Warnow), l'avant port de Rostock rappelle cette origine.

Indépendamment de ces lieux, existent d'autres localités ou lieux-dits comme GERING près de Münstermaifeld (56294) dans l'Eifel . On connaît un HOF Göringen dans le Württemberg, comme l'indique un document dressé à Lorsch en 902. Un HOF GERINGEN existe en Lorraine . En 1208, les moines de Speyer achetèrent un village du nom de GERUNGSHOF. Enfin, près de Mühldorf (84453) existe dans le cadastre des ducs de Bavière un lieu-dit désigné en 1180 sous le nom de HOF GERING, puis en 1254 comme GEHRINGEN et en 1300 comme GöRINGEN.
Près de l'endroit ou furent anéanties les légions de Varus , existe le lieu-dit de Waringholm. Il est quand même curieux d'y trouver le suffixe scandinave Holm qui signifie île, alors qu’on se trouve bien loin de la mer.

D’autres toponymes d’origine Warino existaient dans d’anciens territoires confisqués par la Pologne (région est de l’Oder, Silésie et Prusse). D’autres avaient été créés en diverses régions frontalières ou non d’autres nations (Banat de Temesvar, Studettes, etc.). Ils sont devenus difficiles à relever car les anciens habitants germanophones en ont été chassés à la fin de la seconde guerre mondiale et que des toponymes issus d’autres langues (polonais, tchèque, roumain, etc.) leur ont été substitués depuis.




FIN DE CHAPITRE


Date de création : 03/07/2007 @ 16:08
Dernière modification : 19/02/2013 @ 14:06
Catégorie : Histoire des Guérin
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