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Histoire des Guérin - 06 - Ronceveaux

(rédaction du 13.4.1992)

 

 

 

 

6. RONCEVAUX

 

 

 

 

 

Cette période, généralement mal connue se situe entre l'année 720, date à laquelle les Arabes s'installent dans le sud de la Gaule, l'année 732 où ils furent heureusement arrêtés devant Poitiers par Charles Martel, les campagnes de Pépin le Bref qui permirent la reconquête des territoires perdus et enfin celles de Charlemagne qui malgré le désastre somme toute limité de Roncevaux, nous vaudra la conquête de nouveaux territoires sur les marches d'Espagne.

            C'est pourquoi il faut revenir sur les divers événements qui s’étaient déroulés avant de parler de ceux qui y ont pris part. Beaucoup semblent sortir des brumes de la légende depuis que les textes d'autrefois en ont fait des preux et des héros de chansons de geste. Il n'en demeure pas moins vrai que ces personnages ont réellement existé et que les trouvères du douzième siècle se sont servis d'un fonds historique incontestable.

            Aussi allons nous revoir ces événements du huitième siècle afin de réveiller nos souvenirs et nous replonger dans l'actualité d'autrefois.

 

* * * * *

 

            Les Arabes ont atteint la Gaule au début du huitième siècle. Débarqués à Gibraltar le 8 avril 711, ils avaient immédiatement anéanti l'armée wisigothe le 19 juin à Guadalete, près de l’actuelle Medina Sidonia (province de Cadix). C’était une victoire complète à tel point que le roi Rodrigue fut tué au cours du combat et que son royaume disparut avec lui. Les émirs de Cordoue qui avaient pris sa place, entreprirent alors une série de raids de pillage au nord des Pyrénées, s'emparèrent de Narbonne en 720 et de Nimes en 725.

            De là, ils envahirent la vallée du Rhône en 731 et se divisèrent en deux groupes, le premier allant piller Langres et Dijon et le second, Autun, Saulieu et Avallon, mais se firent battre devant Sens par les troupes de Saint Eblon, évêque de la ville. Surpris par cette résistance inattendue, ils se dirigèrent vers l'ouest, s'emparèrent de Bordeaux, puis de Poitiers au début de l'année 732. En marche vers Tours où ils escomptaient un fabuleux butin, ils furent enfin vaincus le 17 octobre 732 devant Poitiers par Charles Martel.

 

* * * * *

 

            Ils se contentèrent désormais de piller la vallée du Rhône en 736 et 738. Comme il en avait été de l'Espagne, la Gaule avait bel et bien failli être un nouveau royaume arabe. Les minarets auraient pris la place des clochers. Nous aurions eu plusieurs femmes, elles auraient été voilées, nous aurions été circoncis, aurions appris à roter à table et des ayatollahs nous gouverneraient probablement de nos jours pour la plus grande gloire d'Allah, mais certainement pas pour la nôtre. L'Europe avait échappé à un grand danger. On ne s'en rend pas toujours bien compte.

 

            Pépin le Bref, fils de Charles Martel prit alors l'offensive en 757. Il s'emparait de Narbonne en février 759 et y installait le comte Mile fils de Guérin III de Thurgovie qui la gouverna de 759 à 798. Lors des campagnes de 760-768, Pépin libérait entièrement l'Aquitaine, y installait un comte carolingien et s'en instituait le protecteur.

 

* * * * *

 

            En cette même année, le lointain calife de Bagdad envoyait à Pépin le Bref une ambassade chargée de présents. Cela représentait certes un geste d’un certain apaisement, mais la menace était toujours latente à la frontière espagnole, car Abd-er-Rahman avait fondé le nouvel émirat oméyade à Cordoue en 756 et rétabli l'unité musulmane espagnole. Il avait organisé les camps retranchés de Saragosse, de Huesca et de Barcelone. Il pouvait donc négliger les deux petits états encore indépendants, celui des tribus basques et le petit royaume chrétien des Asturies, beaucoup trop faible pour représenter une menace quelconque.

            Abd er Rahman n'avait pas réunifié l'Espagne musulmane sans faire de jaloux. Plusieurs seigneurs arabes mécontents se présentèrent en 777 à l'assemblée de Paderborn. Le premier était Soliman ben al Arabi, gouverneur de Barcelone, et bien entendu en révolte contre l'émir, son suzerain. Il proposa à Charlemagne de lui livrer plusieurs places fortes du nord de l'Espagne et l'assura même du concours de trois autres seigneurs dépossédés.

 

            L'offre était certes alléchante. Il s'agissait en réalité d'un malentendu. Soliman voulait seulement que Charlemagne l'aide à se rendre indépendant en échange de quoi il lui aurait rendu hommage. Mais de son coté, Charlemagne comprenait l'allégeance comme le droit qu'il aurait eu de disposer de son vassal et de ses terres comme c'était l'usage en Gaule. C'est sur ce regrettable manque de précisions que Charlemagne se lancera dans l'aventure espagnole.

 

* * * * *

 

            Il envoya deux armées en Espagne. La première longea la vallée du Rhône, traversa la Septimanie en direction de Barcelone. La seconde, sous sa propre direction, franchit le col de Roncevaux et s'empara de Pampelune presque sans combats. Pendant ce temps, Soliman ibn al Arabi s'était emparé de Saragosse et avait repoussé une armée omeyade.

            Charlemagne reçut la soumission de Soleiman et d'un autre gouverneur qui lui remit des otages. Pendant ce temps la première armée arrivait à Saragosse pour en prendre possession.

            Tout paraissait aller au mieux dans le meilleur des mondes carolingiens quand se produisirent deux regrettables incidents diplomatiques qui devaient modifier considérablement le cours de l'histoire. Le premier était une nouvelle révolte des Saxons. On y était bien habitués depuis longtemps, mais on aurait pu penser qu'ils se seraient tenus tranquilles après les campagnes que l'on avait menées contre eux sans aucune douceur. Le second fut que le seigneur arabe refusa de livrer Saragosse et repoussa les Francs en malmenant quelque peu leur prestige.

 

            Charlemagne, ne pouvant pas lutter sur deux fronts, à la fois contre les Arabes et contre les Saxons. Il abandonna l'entreprise et détruisit Pampelune avant de reprendre le chemin du retour par Roncevaux.

            Mais les tribus basques n'avaient pas tellement apprécié la présence franque ni leurs réquisitions. Elles profitèrent de la situation pour attaquer l'arrière-garde au col de Roncevaux où elles avaient organisé une embuscade en raison des épaisses forêts qui s'y trouvaient alors. Les Basques laissèrent passer le gros de l'armée qui ne s'était rendu compte de rien.Celle ci, une fois éloignée, ils se jetèrent sur l'arrière-garde qui présentait pour eux l'avantage de convoyer les vivres et le butin. Les Francs, inférieurs en nombre, dans une situation difficile et lourdement armés, ne purent résister à un groupe de partisans qui avait pour lui le nombre et la position stratégique. C'était le 15 août 778. Personne n'en réchappa.

 

 

GUERIN COMPAGNON DE ROLAND

 

 

            Tout le monde connait plus ou moins la Chanson de Roland et en a gardé une certaine vision générale. Elle nous livre le nom des douze pairs qui périrent à l'arrière-garde. Parmi eux figure deux compagnons d'armes, les deux comtes Guérin et Gérier. Pas autrement désigné, on ignore l'identité du premier. Mais du moins connait-t-on le nom de son cheval : Sorel en lisant le vers 1381. Quant à Gérier, on sait qu'il était comte de Paris et avait épousé Rotrude, la fille de Carloman. Ils seront parmi les premiers au combat, mais tomberont aussi parmi les premiers. Il suffit de lire la Chanson de Roland :

 

..et Guérin frappe Malprimis de Brigal. Son beau bouclier ne lui vaut rien, il lui brise la boucle de cristal. Une moitié tombe à terre. Le haubert est brisé jusqu'à la chair. Il lui enfonce son bon épieu dans le corps. Du coup, le païen s'effondre. Satan emporte son âme

 

            La lutte était trop inégale. La défaite était prévisible. Guérin tombera parmi les premiers. Voici le récit de sa mort:

 

..d'autre part est un païen, Grandoine, fils de Capuel ... et va frapper Guérin avec force. Il lui brise son écu vermeil, qui tombe de son cou, lui ouvre la broigne, lui enfonce dans le corps tout son gonfanon bleu et l'abat mort sur une haute roche. Il tue aussi son compagnon Gérier

 

            D'autres Guérin participèrent à la campagne d'Espagne. Guérin III, comte palatin des marches de Rhétie et d'Istrie, ainsi que son frère Mile, comte de Narbonne, tous deux fils de Guérin II de Thurgovie et d'Adalinde. Mais plus chanceux que leur homonyme, ils ne se trouvaient pas à l'arrière-garde. Seul Guérin d'Ensérune sera capturé. Il fait l'objet du paragraphe qui suit.

 

* * * * *

 

            Revenant à l'histoire, sachons que les traîtres arabes luttèrent entre eux après le départ des Francs. Soliman fut tué par un de ses anciens complices, à la suite de quoi, l'émir de Cordoue reprit Saragosse.

            Pour replacer les faits à leur juste valeur, la perte de l'arrière-garde ne présentait nullement une catastrophe pour les Francs. Par contre, Charlemagne avait subi un échec humiliant pour son amour-propre et celui du royaume carolingien. C’est pourquoi, pour s’assurer l’obéissance de l’Aquitaine, il la prit autoritairement sous sa souveraineté et la confia à son fils et héritier, le prince Louis.

 

            Les trouvères s'empareront beaucoup plus tard de ce simple fait divers que représentait la perte de l’arrière-garde à Roncevaux. Pour plaire à leur lectorat, ils enjoliveront l’événement comme une guerre de religions et remplaceront les pillards basques par toute une armée arabe. La défaite d’une poignée de combattants chrétiens écrasés sous le nombre ne pouvait donc qu’être fort honorable et consacrer l’héroïsme des guerriers francs.

            La Chanson de Roland devenait ainsi l'équivalent littéraire de nos monuments aux morts. Mais c'est d'une toute autre classe d'avoir Turolde comme historien de ses hauts faits et d'avoir une chanson de geste comme épitaphe. Le comte Guérin, n'étant pas autrement mentionné, il représente un peu notre Guérin inconnu.

 

 

GUERIN D'ENSERUNE

 

 

            L'histoire de Guérin d'Ensérune, ou encore d'Enséüne, est incluse dans la geste de son frère Guillaume d'Orange[i]. Ensérune n'est autre que l'oppidum grec du même nom, près de Nissan. Fils d'Aimery de Narbonne, il avait épousé dame Heutace qui lui avait donné un fils du nom de Vivien.

            Guérin, qui avait combattu à Roncevaux, puis à d’autres combats en Septimanie, avait été capturé par les Sarrasins et était passé pour mort. Il ne réussit à donner de ses nouvelles qu’au bout de six ans. Prisonnier à Orange, les Sarrasins avaient exigé la remise de son fils Vivien contre sa libération. Oriabel, soeur de l'émir, prit l'enfant Vivien en affection. C'était une manière comme une autre d'expliquer et enjoliver comment l'oncle Guillaume s'empara d'Orange et de la charmante Oriabel, dûment baptisée Guibourg, qu'il épousa en grande pompe à l'octave de la Pentecôte.

            L'enfant Vivien rentré en Ensérune apprit que sa mère Heutace était morte de chagrin et que son père Guérin l'avait suivi dans la tombe. Pour venger ses parents, il défia les païens en Arles et tomba aux Aliscamps. Son histoire fait l'objet de trois chansons de geste. La première est Les enfances Vivien, la seconde est Chevalerie Vivien et la troisième a pour titre:Aliscamps .

 

 

 

 

FIN DE CHAPITRE

 

 

 

 

 

 

 

 



[i]. Guillaume d'Orange (755?-812), petit-fils de Charles-Martel et frère de Guérin d'Ensérune, reçoit le gouvernement de l'Aquitaine, vainc les Arabes à Narbonne, Nîmes et s'empare d'Orange qui lui donne son nom. Il gagne sa dernière bataille à Barcelone et se retire de la vie publique. Ami de Bernard d'Aniane, il fonde un monastère à Gellone (actuellement St-Guilhem le Désert) où il meurt en 812.


Date de création : 03/07/2007 @ 16:37
Dernière modification : 19/02/2013 @ 14:07
Catégorie : Histoire des Guérin
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