Galaxie Guerin

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12 - Le treizième siècle (Histoire des Guérin)

(rédaction du 16.6.1992)




12. LE TREIZIÈME SIÈCLE





Guérin de Glapion, sénéchal de Normandie
? - 1227


Il est possible qu'il descende de la famille de Bellême-Montgomery, mais nous sommes réduits aux hypothèses. On suppose que son père était Robert de Glapion, cité en 1173 dans la carte de donation à une église. Il était seigneur de Sainte Scholasse et portait: «d’azur à trois fasces d’or et une bordure de gueules». La première mention qui le concerne date du 22 mai 1200 lors du traité du Goulet entre Philippe Auguste et Jean sans Terre. Il figure parmi les seigneurs anglo-normands se portant caution pour Jean sans Terre de la bonne et loyale exécution du traité.
La mauvaise foi de Jean sans Terre l'empêcha de tenir correctement le rôle qui lui avait été assigné. Le manque à peu près total de soutien du roi d'Angleterre et les offres de ralliement que lui firent la chancellerie capétienne le décidèrent, en même temps que le duc d'Alençon, à «tourner français» lors de la conquête de la Normandie en 1202-1204.
Il en fut récompensé en mai 1204, car par un acte signé à Saint-Pierre sur Dives, Philippe Auguste lui donnait Moyon et Montpinçon et lui confiait la charge de sénéchal de Normandie. Dans deux actes datés des 17 et 30 avril 1205, le roi lui octroyait les biens des vassaux du bailliage de Sainte Scholasse qui n'avaient pas fait leur soumission. Il lui accordait également la ville de la Ferté-Macé, que le comte Juhel de Mayenne lui abandonnait en échange d'une autre terre que lui donnait le roi.
On assiste à un autre échange de terres par un acte daté du 22 avril 1207, lorsque Philippe-Auguste donna le château d'Argentan à son maréchal Henri Clément. Il lui confirmait les fiefs de Sai et de Pommainville , qui lui avaient été donnés par Robert, comte d'Alençon et Guérin de Glapion en échange d'autres seigneuries.
On trouve le nom de Guérin de Glapion dans plusieurs chartres datées de 1208, traitant de donations à l'église de Sainte-Scholasse et à la chapelle de Glapion. Il mourut sans héritiers en décembre 1216 ou janvier 1217. C'est pour cette raison qu'en janvier 1217, Philippe-Auguste s'attribuait Courtemer. Il profita aussi des circonstances pour ne pas lui désigner de successeur dans sa fonction de sénéchal de Normandie et faire gouverner le duché par son Chancelier Guérin, un homonyme, et ses baillis.

BIBLIOGRAPHIE: Gaston Guérin: «Guérin, chancelier de Philippe-Auguste» Auto édition 1990.


Le marchand Guérin Boucel
cité 1292

Il est inscrit sur les rôles des tailles de Paris en 1292. Il habitait la rue créée en 1250 à l'usage des cordonniers . Bien que fort amputée lors des grands travaux d'Haussmann, la rue Guérin Boisseau existe toujours dans le second arrondissement de Paris.


Guérin architecte à Saint-Denis

Il est cité comme architecte vivant au treizième siècle. (Guilhermy: «Trésors de France» ed. 1875 T.II p.198-200)


Guérin, chancelier de France
1157 - 1227

Combattant en Terre Sainte, il semble qu'il ait atteint une haute fonction dans l'Ordre des Hospitaliers. C'est la raison pour laquelle il porta toujours les insignes de cet ordre, le manteau rouge à la croix de Malte blanche. Revenu en Occident peu après la chute de Jérusalem en 1187, il entra au service de Philippe-Auguste en 1190 dont il fut à la fois le conseiller et l'exécuteur testamentaire lors de son départ pour la Croisade.
Chef de la chancellerie capétienne depuis cette date, il participa à la conquête de la Normandie en 1202-1204 et traita avec les seigneurs normands pour les rallier au roi, en particulier l'archevêque de Rouen et le comte d'Alençon auxquels il versa d'importantes sommes. Il dirigea le siège de Château Gaillard et organisa les changements de souveraineté consécutifs à la conquête.

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Guérin est le créateur des Archives Nationales. Philippe Auguste, vaincu autrefois à Freteval avait perdu son trésor, son sceau et ses archives. Guérin se chargea de la reconstitution des documents disparus. C'était un travail gigantesque qui devait durer vingt ans. Il apporta un classement fonctionnel et en organisa des recueils.
Nommé évêque de Senlis en 1213, il fut l'un des organisateurs de la victoire de Bouvines en 1214 où il commandait notre aile droite. Désigné enfin officiellement comme Chancelier de France peu avant la mort de Philippe-Auguste en 1223, il organisa les affaires du royaume pendant le court règne de Louis VIII (1223-1226) qu'il accompagna dans sa dernière campagne contre les Albigeois en 1226.
Louis VIII étant décédé en Auvergne en novembre 1226, il galopa avec ses serviteurs jusqu'à Paris et prit soin de l'avènement du jeune Saint-Louis qu'il fit couronner à Reims vingt et un jours seulement après la mort de son père. Il avait ainsi évité certains problèmes dynastiques et donné à la régente Blanche de Castille un royaume dont la légitimité n'était pas contestée.
Ne restaient que certains problèmes avec la Bretagne, la Champagne et la Bourgogne. La régente et son chancelier purent les résoudre en mars 1227 lors du traité de Vendôme. Il mourut à la tâche une vingtaine de jours plus tard, le 19 avril 1227. Le règne de Saint-Louis pouvait commencer.
Je renvoie le lecteur à mon ouvrage cité plus bas. Ses 225 pages n'auraient pas tenu dans celui ci.

BIBLIOGRAPHIE: Gaston Guérin: «Guérin, chancelier de Philippe-Auguste» Montluçon 1990 - Guillaume le Breton: «Philippide» 1220 - Chanoine Afforty: «Mémoire pour servir à l’histoire du chancelier Guérin»1758 -


Guérin, évêque de Toul
? - 1230

J'ignore à la fois ses origines et l'époque de sa naissance. Il fut d'abord abbé de Saint-Evre, un faubourg de Toul. Il y était depuis vingt huit ans quand il fut nommé évêque de Toul en novembre 1228. Il n'avait d'ailleurs pas brigué cette charge et regrettait sa chère abbaye. C'est pourquoi il résigna ses fonctions peu de temps après, revint à Saint Evre où il mourut le 11 mai 1230.

BIBLIOGRAPHIE: Martin: «Histoire des diocèses de Toul, Nancy et Saint-Dié» 1900 - «Dictionnaire des biographies françaises» 1982 -


Warinus, peintre anglais
cité 1250-1255


Il s'agit d'un peintre de l'école anglaise. Il travailla entre 1250 et 1255. Son nom, latinisé selon l'usage des chroniqueurs, reste à découvrir.

BIBLIOGRAPHIE: Bénezet: «Dictionnaire des peintres, sculpteurs et graveurs» Gründ 1961 -


Élie Guérin, abbé de Grand selve
? - 1231

L'abbaye de Grand-Selve, Grande Sauve ou encore Sauve Majeure se trouvait à une lieue de la Garonne . Elle existait en 1113 lorsqu'elle s'affilia en 1114 à l'abbaye cistercienne de Cadouin près de Bordeaux dans l'Entre Deux Mers, une région où l'on récolte un excellent vin de messe. Cette abbaye-mère avait à son tour été fondée au onzième siècle par Saint Gérard de Salles et avait adopté la règle de Saint-Benoît lors du séjour que Bernard de Clervaux y fit en 1147 pour y combattre les hérétiques henriciens .

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Élie Guérin était abbé depuis 1224 de la maison près de Toulouse quand la régente Blanche de Castille, en novembre 1228 le chargea de contacter Raimon VII , comte de Toulouse afin de l'amener à accepter les conditions de la couronne et mettre fin aux guerres du midi qui duraient depuis vingt ans. Pendant cette période, les Capétiens avaient peu à peu vaincu les résistances alors que le midi était épuisé et que le comte de Toulouse en était réduit à ses dernières ressources.

Élie Guérin se rendit au château de Baziège auprès du comte Raimon, pour l'inciter à se soumettre. Le 10 décembre 1226, ils conclurent une trêve et le comte Raimon donnait pleins pouvoirs à notre abbé pour qu'il confère en son nom avec le comte Thibaud de Champagne, qui était parent aussi bien de la régente que du comte de Toulouse. Mais de plus, Thibaud manifestant beaucoup d'indépendance vis à vis de la couronne, Raimon pensait à juste titre qu'il trouverait en lui un défenseur.
L'abbé Guérin et le comte Thibaud obtinrent de la régente le principe d'une conférence qui se tiendrait à Meaux sur les terres de Champagne, en présence des grands du royaume et du légat pontifical Romain de Saint-Ange.
Les conférences eurent lieu en décembre 1228 et janvier 1229, mais se présentèrent beaucoup plus comme l'énoncé des décisions royales qu'il n'était plus temps de discuter. Raimon, vaincu et isolé, ne pouvait que les accepter sans conditions. Le traité fut signé le jeudi saint 12 avril 1229. Il organisait la réunion du Languedoc à la France. Le comte de Toulouse n'était plus que l'usufruitier de son domaine. Il donnait Jeanne, sa fille unique à Alphonse de Poitiers, frère du roi et acceptait qu'en dehors de leurs enfants à venir, seul le roi puisse hériter de ses possessions.

Les deux fiancés étant encore d'un âge tendre, le mariage ne fut célébré que beaucoup plus tard, le 11 août 1241. L'histoire voulut en outre que le jeune couple n'ait pas de descendance. Le Languedoc tombait ainsi dans le domaine capétien.

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Quant à l'abbé Guérin, le comte Raimon, lui offrait mille marcs d'argent (environ 500.000 frs actuels) pour l'abbaye de Grand selve et le remercier de ses bons offices. Il s'agissait en fait de «dommages de guerre» en réparation des biens dont Grand selve avait été dépouillée pendant les guerres du midi.
La dernière mention que nous avons sur l'abbé Guérin est une transaction faite le 10 juillet 1230. Il est probablement mort en 1231, entre cette date et celle du 5 décembre 1232, première mention de son successeur. L'abbaye de Grand selve sera détruite par le Prince Noir en 1355.

BIBLIOGRAPHIE: Gaston Guérin: «Guérin, chancelier de Philippe-Auguste» 1990 - Fr.Moulenq: «Documents historiques sur le Tarn et Garonne» Ed. Forestié, Montauban 1879 p.199-202 - Berthelot «Grande encyclopédie...» T.19 p.195 -


Saint Guérin de Palestrina


Il est cité en 1272. Palestrina. C’est l'antique Praeneste, siège d'un évêché du Latium, proche de Rome. Je n’ai trouvé aucun autre détail le concernant.

BIBLIOGRAPHIE: Bollart: «Bibli. Hagiogr. Lat.» 1901 -




FIN DE CHAPITRE