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Histoire des Guérin - 15 - La fin du moyen Age

(rédaction du 26.6.1992)





15. LA FIN DU MOYEN AGE




Guarino de Palestrina
cité 1322

Guarino, originaire de Piacenza avait débuté dans la vie comme homme d'armes, puis frère, ce qui prouve qu'il n'avait pas d'opinion arrêtée sur sa vocation. C'est d'autant plus vrai qu'il nous est surtout connu comme chroniqueur, car il a vécu pendant les temps les plus tristes de sa ville. Plaisance était dirigée depuis 1254 par Oberto Pallavicino , quand elle fut cédée à Charles d'Anjou en 1270 jusqu'à ce qu'elle tombe en 1290 au pouvoir d'Alberto Scotti qui semble l'avoir reperdue au cours d'une période plutôt confuse.

Dans son ouvrage : , Guarino relate les événements qu'il a vécus lui-même entre 1289 et 1322. Il relate qu'il était soldat lorsque Alberto Scoto tenta en vain de reprendre Plaisance en 1314 et qu'il courut alors aux remparts pour défendre sa ville.
Il a le style vif et la plume impartiale car il critique autant les deux partis opposés des Guelfes et des Gibelins. Il devait donc avoir une forte personnalité car il était aussi conseiller de la commune de Plaisance.
Palastrelli a repris et publié son œuvre au siècle dernier qui avait été rédigée originellement en dialecte italien latinisé. Il y ajoutait que Guarino, parfois inconstant en politique, impétueux de comportement et même écrivain assez frustre, eut le mérite assez rare d'être parfaitement crédible. Son œuvre est la plus ancienne chronique sur Plaisance.

BIBLIOGRAPHIE: Luigi Mensi : “Dizionario biografico piacentino” Piacenza 1899. p.220 - Bernardo Palastrelli: “monumenta historica et piacentiae” 1859 III, II, XXXIV -

Guérin de Lorcignies, sculpteur
cité 1326

Il est cité en 1326 comme sculpteur et architecte. Il sculpta et décora le portail de l'ancienne église du Saint-Sépulcre à Paris. Il y réalisa une statue du Christ, puis des douze apôtres, un bas-relief représentant une Mise au Tombeau et enfin une résurrection. Cette église, disparue depuis se trouvait rue Saint-Denis.

BIBLIOGRAPHIE: Bénezet : “Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs” Ed. Gründ 1951 p. 483 -

Guérin de Gy-l’Evêque
? - 1348

Son nom provient de la paroisse du même nom . Il entra en religion chez les Dominicains au commencement du quatorzième siècle. Docteur en théologie à la faculté de Paris de 1328 à 1342, il fut l'un de ceux que Philippe VI appela en fin 1333 pour donner leur avis sur un point de doctrine sur la vision béatifique.
A cette époque, Jacques Duèze était devenu le pape Jean XXII. Sa conception de la contemplation de Dieu par les élus allait à l'encontre du dogme traditionnel, bien que personne, et pour cause, n'ait pu fournir de précisions sur ce délicat sujet. On vit à cette occasion un pape accusé d'hérésie et contraint de se rétracter peu avant sa mort. Pie IX, au cours du concile Vatican I (1870-1871) ne voudra pas se souvenir de ce détail un peu gênant pour proclamer péremptoirement l'infaillibilité des papes.
Trois ans plus tard, en 1336, Guérin enseignait la théologie à Paris et fut en 1338, l'un des théologiens qui accompagnèrent leur général en Avignon où Benoît XII les avait appelés pour délibérer au sujet des modifications qu'il voulait introduire dans la règle des Dominicains. Guérin demeura près du pape qui le chargea en 1342 d'enseigner la théologie dans le Comtat Venaissin.
Sa réputation aidant, Guérin fut choisi en 1343 pour gouverner la province de France, puis élu Général des Dominicains au chapitre général de Brive le jour de la Pentecôte 1346.

-

Historien à ses heures, Guérin avait rédigé la biographie de Sainte Marguerite de Hongrie (1242-1271) fille du roi Béla IV. Entrée chez les Dominicaines de Vesprem, elle mourut en odeur de sainteté dans l'îlot de Nyul qui porte maintenant son nom : Margit Sziget.
Guérin mourut à Montmélian (Savoie) le 31 juillet 1348, victime de la grande peste qui s'était abattue sur l'Occident et tua le tiers de ses habitants.

BIBLIOGRAPHIE: A.Mortier : “Histoire des maîtres généraux de l’ordre des frères prêcheurs” 1907 III p.217-273 -

Guillaume Guérin, fou du duc

Une famille n'est pas complète sans son fou, mais un fou de profession, un peu l'ancêtre des chansonniers. Guillaume Guérin était l'un des deux fous de Jean de France , duc de Berry et d'Auvergne. Celui-ci étant revenu de captivité en 1367, c'est donc entre cette date et 1416 que notre Guillaume Guérin put remplir son rôle de fou.

François Guérin, éducateur
1413 - ?

Il naquit à Lyon et vécut pendant la première moitié du quinzième siècle. Il était non seulement marchand à Lyon, mais aussi poète. Rapprochant les deux genres, il fit un poème sur le commerce dans lequel il exprimait son désappointement de ne pas y trouver la droiture et l'honnêteté souhaitables. Peut être confondait-il les lois de Mercure et celles de Polymnie . Riche à l'origine, il était honoré de tous. Mais il fit de mauvaises affaires, perdit sa fortune, mais aussi ses amis, comme cela arrive presque toujours en pareil cas.
Bien que ce soit un peu tard, ses déboires lui avaient fourni une profonde expérience de la vie. En père attentionné, il voulut la partager avec son fils afin qu'il soit à l'abri des erreurs qu'il avait commises. C'est alors que vers 1460, à l’âge de quarante sept ans, il rédigea sa “Complainte et régime de François Guérin” qui constitue un ensemble de conseils afin de se garder des pièges de la société. Cet ouvrage sans date fut édité peu après 1460.

Cette première édition, très certainement confiée à des copistes, fut tirée à un petit nombre d'exemplaires. La seconde profitera de l'invention toute récente de l'imprimerie. Revue, corrigée et augmentée, elle parut à Paris en 1495 sous le titre plus évocateur de “Complainte et enseignement de François Guérin, envoyées à son fils pour lui régir et gouverner parmi le monde”
Il faut croire que notre François, sans y avoir songé à l'origine, avait trouvé un bon créneau commercial auprès des autres pères inquiets sur l'avenir de leur progéniture, car son ouvrage bénéficia de plusieurs autres éditions successives.
On ne sait si le rejeton profita de l'enseignement qui lui était prodigué avec tant de bonnes intentions, si même il daigna suivre la ligne de conduite qui lui était proposée de cette manière littéraire. Le problème est de toutes les époques.

BIBLIOGRAPHIE: Du Verdier : “Bibliothèque française” - “Dictionnaire des biographies françaises” 1892.

Guérin de Brion, capitaine de Crozant
cité en 1419

Le personnage est cité dans un acte daté du 4 mars 1419, signé à Naples par Jacques II de Bourbon qui avait reçu Naples en dot en épousant Jeanne en 1415. L'acte en question traite de ses seigneuries de la Marche. Il y désigne Guérin, seigneur de Brion comme capitaine du château de Crozant près de Saint-Sébastian . Crozant conserve encore les ruines de ce château construit aux onzième et treizième siècles, sur un promontoire dominant le confluent de la Creuse et de la Sédelle. Il avait épousé Blanche, fille de Marguerite de Malval et vivait à la cour de Paris. On le décrit comme un homme avide et peu scrupuleux, brigant l’héritage de sa belle-mère qu’il sut séduire et manœuvrer. Il en avait obtenu le mandat de veiller sur ses biens tout en prélevant au passage une part des revenus

BIBLIOGRAPHIE: Robert Guinot : Jean de Brosse, maréchal de France, compagnon de Jeanne d’Arc, Editions Guénégaud 2000


Perrot Guérin, sculpteur
cité 1383

Jean (1340-1416), duc de Berry, celui des “Très riches heures” est connu à la fois comme un être vaniteux et sans scrupules, mais aussi comme un amateur d'art et un mécène. Il fit décorer somptueusement ses châteaux de Mehun sur Yèvre, Riom, Poitiers et Bicêtre. Celui de Poitiers fut décoré par Perrot Guérin. C'est pourquoi il est cité en 1383 à Poitiers où il vivait alors.

Ulrich Gering, imprimeur
? - 1510

Originaire de Constance, il s'était associé à Helias Hélie pour monter une imprimerie en Suisse à Beromunster . De son coté, son compatriote Hans Steinlein était prieur à la Sorbonne et avait francisé son nom en Jean Lapierre. C'est lui qui fit venir Ulrich en France qui avait le plus grand besoin de personnages qualifiés dans la nouvelle profession de l'imprimerie. Il s'y rendit avec Michel Friburger de Colmar et le Hollandais Martin Kranz. Ils étaient à Paris en 1470 quand le premier atelier fut installée dans les locaux de la Sorbonne. Guillaume Fichet, le bibliothécaire avait obtenu l'autorisation d'y créer une imprimerie.

Le premier ouvrage qui sortit de leurs presses cette même année 1470 avait pour titre “Gasparini Pergamensis epistoliae” , le premier ouvrage jamais imprimé en France. Ils célébrèrent cette première en chantant la France en vers latins et en annonçant qu'ils s'y trouvaient fort bien et ne s'arrêteraient pas en si bon chemin. La suite le démontrera amplement.
En juillet 1475, Louis XI délivra des lettres de naturalisation à Ulrich Gering, Michel Friburger et Martin Kranz “pour l’exercice de leur art et mestier de faire livres de plusieurs manières d’écritures en mosle et aultrement et des les vendre en notre royaume”. L'atelier fut bientôt trop petit. Ils les transférèrent rue Saint Jacques dans un local appartenant à la Sorbonne, à l'enseigne du Soleil d'Or.
Ils avaient la protection et l'aide de Jean II de Bourbon . Ils firent paraître le 1 août 1475 “Roderici Zamorensis speculum vitae humanae” dont ils dédicacèrent trois exemplaires, le premier au roi Louis XI, le second au duc de Bourbon et le troisième à Robert d'Estouteville, prévôt de Paris. C'est l'ancêtre des exemplaires numérotes.

-

C'est alors que parut la première bible française imprimée en fin 1475. C'était un ouvrage considérable en deux volumes, imprimé sur deux colonnes. Les premières lettres de chaque chapitre étaient reprises à part et décorées à la main à l'encre de couleur. Ce fut la dernière œuvre qu'ils firent en commun, car en octobre 1474, Crans et Friburger avaient quitté Paris, les œuvres qui suivent ne portant plus que le nom d'Udalric Gering. Il adoptera ensuite deux modèles de caractères, le plus fort dit “gros œil Cicero” et le plus petit “œil petit Romain” dont l'impression était plus nette.
L'atelier étant devenu une nouvelle fois trop petit pour l'activité, Gering s'installa rue de la Sorbonne dans un bâtiment à l'enseigne du buis, pour lequel il versait un loyer annuel de trois livres. Il y installa son enseigne et s'associa avec un autre Allemand, Berthold Reimboldt de Strasbourg.

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Ulrich Gering passa le reste de sa vie à Paris, mais resta célibataire. Riche, il faisait de nombreux dons et en particulier à sa chère Sorbonne. Un corps de logis s'étant effondré en 1493, il lui fit un don de cinquante livres. Quand il testa en 1504, il laissait tous ses biens à la Sorbonne et au collège de Montaigu, toutes ses presses, ses ouvrages et une somme de huit mille cinq cents livres.
Il mourut le 23 août 1510. Nous avons la chance d'avoir conservé son portrait sur une gravure . Un de ses parents, Jean Gering, comme lui originaire de Constance est cité à l'Université de Paris en 1497.

BIBLIOGRAPHIE: Schiffmann : “das Luzerner Porträt des Pariser Prototypophotographen Ulric Gering” dans “Gesichtfreunde” 1887 XLII p.251-260 - Chevalier: “Origine de l’imprimerie de Paris” - Balthazar, Bergeret et Gravencourt : “Dictionnaire de biographies françaises”T.XX p.219 -

Guarino de Favora, évêque de Nocera
1450 - 1537

Il naquit à Favora vers 1450 dans une famille noble de la ville. On connaît un certain Niccolo Guarino Favorino dans les toutes premières années du siècle. Il possédait plusieurs maisons à Camerino, mais il est très probable que cette famille soit originaire du château voisin de Pievefavera, qui donna son nom à Favorino.
Lui-même se faisait appeler VARINUS en ayant latinisé son nom, mais on trouve également les formes de Guarino, Guerino ou encore Varino, cette dernière forme étant la plus fréquente dans ses œuvres et ses lettres.
Il débuta à Padoue dans l'étude de la physique avec Gaetano Tiene, des lettres grecques sous Calcondilla et de la philosophie avec Bartolomeo Cipola. Il avait aussi étudié le grec et le latin à Florence sous Ange Politien et les poursuivit avec Jean Lascaris . Ayant ainsi acquis de sérieuses connaissances, Guarino entra chez les Bénédictins et se rendit célèbre par ses travaux de lexicographie grecque. C'est alors qu'il entra en relations avec les Médicis vers 1493 qui le firent venir à Florence pour être le précepteur de Jean de Médicis (1475-1521) et finalement diriger leur célèbre bibliothèque.

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Excités par les prédications de Savonarole , alors qu'approchait Charles VIII, roi de France, les Florentins écartèrent les Médicis, laissant Savonarole gouverner en véritable dictateur. Il avait banni les vanités, interdit les modes voyantes, brûlé de nombreux ouvrages jugés libertins. Il était allé jusqu'à constituer une escouade d'enfants chargés de dénoncer ceux qui ne se pliaient pas à l'austérité. Excommunié par le pape, il tomba dans l'extravagance jusqu'à ce que les Florentins, las de ses outrances puritaines, se révoltent enfin, l'emprisonnent et le condamnent au bûcher en 1498.
Pendant cette époque troublée, Guarino aura écrit et dédié son premier ouvrage en 1496 à Pierre de Médicis : ““Thesaurus Cornucopiae et Hortis Adonidis”, édité par le vénitien Aldo Manuzio , l'un des plus fameux imprimeurs de l'époque. C'est un recueil alphabétique d'observations grammaticales faites par les grammairiens grecs.
Son élève Jean de Médicis, pape en 1513 sous le nom de Léon X, nomma Guarino évêque de Nocera en Campanie le 3 octobre 1514, mais lui confia en même temps les pouvoirs de vice-gouverneur de la ville et du diocèse de Nocera. Le pape lui octroya à cette occasion ses armoiries qui figureront sur son tombeau: .“coupé en chef d’or avec les six globes des Médicis, en partie basse de gueules à une tête de lion ayant dans la gueule les deux pages d’un livre ouvert ayant un alpha et un omega sur les deux pages”

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Guarino participa au cinquième concile de Latran qui dura de 1512 à 1517 et s'organisa en douze sessions. Guarino participa aux trois dernières. Présidé par Jules II, il avait pour objectif de combattre le concile schismatique qui venait de se réunir à Pise de 1511 à 1512.
Par décret du pape Léon, le 13 décembre 1517, Guarino fut le premier évêque qui eut le droit de coiffer le chapeau vert. Ce n'était pas une simple fantaisie vestimentaire, car auparavant, les évêques réguliers coiffaient le chapeau noir et ne se distinguaient en rien des abbés ou autres prélats.
Nommé cardinal en 1524, Guarino eut l'honneur de recevoir le pape Clément VII à Nocera le 13 octobre 1529. Il se dirigeait vers Bologne pour couronner Charles Quint. Pour le recevoir avec faste, Guarino avait entrepris des travaux d'embellissement dans son palais épiscopal.

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Il passa ses dernières années à Nocera et mourut peu après le 20 avril 1537, ce manque de précisions étant du à la disparition des archives de Nocera peu après sa mort. Il fut enseveli dans une chapelle qu'il avait faite construire dans sa cathédrale. On lui érigea un magnifique mausolée, malheureusement démoli au début du dix-neuvième siècle lors des travaux de modernisation.
Guarino laissait plusieurs ouvrages. Nous avons parlé plus haut du premier. Le second a pour titre “Apothegmata de variis authoribus per Johanes Stobaem facta, Varino Favorino interprète”, publié à Rome en 1517 et 1519. Sa dernière oeuvre, mais non la moindre fut le “magnum diccionarium, sive tresaurus universae linguae grecae, ex multis variisque autoribus collectus”. Publiée à Rome en 1523 et à Bâle en 1538,cette oeuvre, rééditée en 1712 à Venise, elle fut considérée aux XVII et XVIII siècles comme le premier grand ouvrage de lexicographie grecque.

BIBLIOGRAPHIE: Enrico Mestica: “Varini Favorino” Morelli ed. Ancona 1888 - Ludovico Jacobilli da Foligno, protonotario apostolico en 1653:“di Nocera nell’Umbria e sua diocesi e cronologia de’vescovi di esa città” - du même auteur, en latin: “de scriptoribus provinciae Umbriae Alfabetico Ordine digesta” 1658 - Niceron: “Mémoire pour servir à l’histoire des hommes illustres” T.XXII.

Juvenis Guerini imprimeur
cité 1477

Il était imprimeur à Venise en 1477. On le sait d'après le colophon qui accompagnait l'édition de Le Pharsale de Lucain, publiée le 14 mai 1477 : “Ergo cape et juvenem Guerinum ad sydera tollas Lucanum Venera docte qui impresserit urbe”. Je n'ai trouvé aucune autre mention le concernant.
C'est peut entre le même personnage, cette fois ci du nom de Paolo Guerini, que l'on retrouve en 1495 à Cesena puis de 1495 à 1507 à Forli, deux villes situées toutes deux au sud de Ravenne.

Guillaume Guérin, abbé du Bec
cité 1491

Originaire de Rouen, Guillaume Guérin est cité en 1491 comme abbé du Bec Hellouin dans l'Eure. Cette abbaye avait été fondée au onzième siècle par Hellouin ou Herlouin (995-1078). Après avoir été soldat, il s'était retiré ermite à Bonneville où il fut ordonné prêtre en 1035. Il y créa une communauté monastique qu'il transféra vers 1039 au confluent de le Risle et du Bec où elle prit le nom de son fondateur. Lanfranc y avait fondé une école, qui sous Saint-Anselme (1063-1079) compta parmi les plus renommées. Les abbés du Bec étaient puissants. Leur influence aussi.

Philippe Guérin, gardien de prison

Pendant la minorité du jeune Charles VIII, son cousin Louis d'Orléans avait pris la tête des mécontents. On le comprend aisément, sachant qu'on l'avait contraint d'épouser Jeanne de Valois, fille de Louis XI, bossue et disgraciée par la nature. Ce mariage, arrangé en haut lieu ne lui permettait pas d'avoir de descendance et ses terres seraient ainsi revenues à la couronne.
Battu et fait prisonnier à Saint Aubin du Cormier en 1488, il demeura en captivité, d'abord à Angers, puis à Sablé, enfin au château de Lusignan en Poitou, gardé par deux cents lances, c'est à dire environ six cents hommes. Les précautions allèrent jusqu'à interdire l'entrée de la ville aux étrangers, qu'ils soient marchands, pèlerins ou saltimbanques.
On le plaça sous la garde d'un certain Philippe Guérin, qui commandait le château et se trouvait plus spécialement affecté à la garde du captif. On le qualifiait de “très rude et très borne”, mais c'est le sort de tous les gardes-chiourmes et il est facile de traiter ainsi les petits fonctionnaires qui font tout simplement leur travail. Disons aussi qu'il obéissait aux instructions de Jeanne de Beaujeu qui dirigeait le royaume, n'était pas tendre le moins du monde pour le captif et n'était pas connue pour admettre qu'on plaisante sur ses ordres.
Le duc d'Orléans, habitué à la bonne chère, se plaignit un jour de la nourriture. Philippe lui répondit “qu’il n’avait qu’à manger les rats et les araignées”. Ce n'était bien sur pas très élégant de sa part, mais il appliquait à la lettre les ordres reçus. Responsable sur sa tête de son prisonnier, il avait pris de nombreuses précautions contre une délivrance toujours possible de la part de ses partisans. Mais il n'était pas mesquin au point de lui refuser la lecture. Louis d'Orléans se remit à l'étude du latin et recevoir des livres comme la “Consolation philosophique” de Boèce , un illustre prisonnier, avait écrite avant son exécution. Charles d'Orléans, son père, avait été prisonnier des Anglais pendant vingt ans et avait du s'habituer au temps anglais qui “a mis son manteau, de vent, de froidure et de pluye”. Il l'avait traduite autrefois avec le sentiment d'écrire pour lui. On se comprend fort bien entre les murs.
Louis d'Orléans, accompagné de ses gardiens habituels, fut transféré d'abord à Poitiers, puis à Mehun sur Yèvre, puis finalement placé dans la grosse tour de Bourges qui passait pour la plus solide prison du royaume. Dépourvue de cheminée, elle n'avait qu'une minuscule ouverture qui procurait une lumière fort insuffisante. L'hiver 1490, particulièrement froid fut aussi difficile à passer pour le gardien que pour le prisonnier.
Anne de Beaujeu profita des circonstances pour contraindre Louis d'Orléans à retirer sa demande en annulation de mariage qui aurait ainsi détruit ses plans. Elle ordonna à Philippe Guérin qu'on lui refuse tout adoucissement, ni livres, ni papier, ni encre, et même de lui retirer ses souliers. Philippe n'était pas aussi mesquin que la régente. C'est tellement vrai qu'il l'autorisa toujours à communiquer avec ses fidèles et à se tenir informé de tout ce qui se passait à la cour.

-

Les soucis de Louis d'Orléans se terminèrent le 28 juin 1491. Le jeune roi Charles VIII ayant fait acte d'autorité et renvoyé la régente Anne de Beaujeu. Il envoya à Bourges son homme de confiance, Beraut Stuart d'Aubigny rendre la liberté à son cousin et qu'il puisse l'accompagner dans ses guerres d'Italie. Quand Charles VIII mourut d'une ridicule rencontre entre son front et un linteau de porte, Louis d'Orléans lui succédera sous le nom de Louis XII. Pas plus que “le roi de France ne vengera les injures faites au duc d’Orléans”, il inquiéta en quoi que ce soit son ancien geôlier.




FIN DE CHAPITRE





Date de création : 16/07/2007 @ 17:58
Dernière modification : 19/02/2013 @ 14:08
Catégorie : Histoire des Guérin
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